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Humbert Corbeau
1298
St Agathe's Church, Awans, Liege, Belgium
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ca. 1298 - 'Humbert (Humbiers) Corbeau (Corbeaze) II, sire d'Awans (+1298)', Eglise Sainte-Agathe, Awans, province of Liege, Belgium
Humbert's slab is remarkably beautiful and well preserved. It is over life-size and every detail is still visible.
Note the huge 'ailettes' (shoulder shields), the seperate mail coif (fashionable by ca. 1280) and the aketon (or gambeson) protruding from under his mail sleeves.
Humbert's military outfit shows all the typical features of a late 13th century knight, apart from the fact that we cannot have a look at his knees, that would probably have been protected by knee-cops.
Dalle d’Humbert Corbeau. Awans, eglise Sainte-Agathe. D’apres CREENY, Slabs, 29.
AWANS
(arr. Liege, prov. Liege)
EGLISE SAINTE-AGATHE
DALLE D’HUMBERT CORBEAU
Au sol, chapelle sud.
Type : Plate-tombe figurative.
Datation : 1298.
Donnees materielles : Pierre de Meuse. 290 x 112cm. Gravure, incrustations de marbre (chairs), champleve. Brisee en quatre morceaux ; une partie importante du piedroit de droite perdue.
Commemore : Humbert (Humbiers) Corbeau (+ 1 juin 1298).
Description
- Figure: le grand haubert de mailles couvre tout le corps, raccorde par un bandeau a la cerveliere coiffant le crane; les mitaines qui le prolongent jusqu'aux bouts des mains sont ici defaites aux poignets laissant voir les bras de la chemise. Le large baudrier qui pend a la taille est tout orfevre; il retient le bouclier armorie et l'epee aux quillons recourbes et au pommeau piriforme. Complement de l'armure a cette epoque, les ailettes, armoriees, protegent les epaules. Les pieds sont poses, chacun sur un petit chien; leur position ecartee confere a la figure une attitude pleine d'assurance et de defi. Le visage et les mains ainsi que la main divine sont realises en incrustations, disparues. Plusieurs autres motifs sont tailles en champleve et destines a une application de matiere coloree: l'ecu, les ailettes, les entre les lobes et les fenetres dans les piedroits.
- Architecture: portique sur piedroits developpant une construction elaboree, amorcant un type ou s'emboitent deux ensembles d'architecture. Le premier est forme de l'arcade ogivale dont ici la pointe esquisse une legere terminaison en accolade, l'intrados trilobe, ou deux dragons s'etirent dans les ecoincons, et, avec la main divine occupant le lobe central, l'ensemble supporte par deux colonnettes dont la base montre qu'elles sont en retrait par rapport a un second element architectural, exterieur.
Celui-ci est fait de doubles contreforts, etages en six niveaux superposes, termines par des doubles pinacles sommes de doubles fleches et sur lesquels s'appuie le gable, trace en tiers-point, marque par des rampants ornes de crochets et un fleuron a deux niveaux. Ces crochets et le fleuron sont caracteristiques, faits de grappes de brindilles dressees. Ce motif, que l'on retrouve sur nombre de dalles liegeoises, est egalement repris sur les chapiteaux. Le haut de la composition se termine par deux anges thuriferaires sortant des nues.
- Cadre : une bande entre deux filets, portant une inscription gravee en onciales, le mots separes par un point
Epigraphie CHI GIST / MESIRES HUMBIERS CORBEAR CHEVALIERS SIRES DAWAN / S KI TRESPASSAT LE / PRVMIR JOuR DE RESALH LAN DE GRASE M CC IIII VINS & XVIII DEV L / ARME DE LIAME
Heraldique : de vair.
Commentaire
Humbert Corbeau, seigneur d'Awans est mele a un conflit dont l'origine est une histoire d'amour et qui degenerera en une lutte implacable entre les familles d'Awans et de Waroux et s'etendit ensuite a toute la chevalerie de la Hesbaye, qui apres plus de 35 annees de guerre s'en trouva exsangue et definitivement affaiblie. C'est au debut de cette guerre que mourut Humbert Corbeau, le premier juin 1288, comme le relate son contemporain, le chroniqueur Jacques de Hemricourt.
L'effigie d’Humbert Corbeau est le prototype du gisant de chevalier, aux dernieres decennies du 13e siecle et au debut du 14e. L'attitude du chevalier est desormais de rigueur : il est debout, le visage decouvert et les mains jointes, et, comme disent les anciennes descriptions, "tout en armes".
A la technique de la gravure au trait s'ajoutent ici deux traitements particuliers. Tout d'abord celui de la taille en champleve aux pleins des pinacles, comme fond au motif des animaux fabuleux dans les ecoincons et surtout dans les armoiries. Un second traitement est celui des incrustations de marbre blanc pour les chairs : le visage, les mains ainsi que la main divine benissante.
Il existe de cette dalle plusieurs fac-similes, mais quelque fois 'retravailles' avec exces de zele. L'un d'eux a figure a l'exposition internationale de Liege en 1905.
Source : LIEGE, Bibl. ULg, , ms 3338 (LOHEST), p. 125
Bibliographie
VAN DEN BERCH, Epitaphes, n° 1656; NAVEAU, Epitaphes
Le Fort (1888-1899), n° 780 (1288 pour 1298);
CREENY, Incised Slabs (1891), n° 29;
LOHEST, Monuments funeraires (1905), n° 7010;
ROUSSEAU, Frottis de tombes plates (1912), n° 11 et complemenr (1298 corrigeant 1288);
DE BORMAN, Hemricourt (1925), t. I, p. 414, n° 818;
BOUVIER, Miroir de la Hesbaye (1970), p. 37, ill. 55;
GREENHILL, Incised Effigial Slabs (1976), t. I, p. 132, 136 et fig. 8;
KOCKEROLS, Monuments arr. de Liege, p. 122, n° 46.
Reproductions
Frottis : ANVERS, R. Op de Beeck ; BRUXELLES, MRAH ;
LONDRES, British Library.